vendredi 1 mars 2013

The Road Home (et une pintade pour la route)

Sand Hills

Certains livres se dévorent, les mots s’envolent, laissent peu de trace, à peine un vague murmure, une sensation de déjà-lu.

Pas celui-ci.

I sat plumb still for several hours, the better to absorb the landscape, or better yet, become absorbed by the landscape. You don’t really become it, but it becomes you. I felt as much an earthling as the red-winged blackbird that landed on a cattail a few feet away only to flee with a squawk when I batted an eyelash. True stillness always seemed to be a hard to accept gift.
The Road Home – Jim Harrison

Je suis resté assis immobile pendant plusieurs heures, afin de mieux absorber le paysage, ou plutôt pour me laisser absorber par le paysage. Vous ne devenez pas le paysage, c'est lui qui devient vous. Je me sentais créature terrestre au même titre que le corbeau à ailes rouges qui a atterri sur une massette, à quelques pas de moi, avant de s'envoler en croassant quand j'ai cligné des yeux. Le vrai calme m'a toujours fait l'effet d'un cadeau difficile à accepter.
La route du retour - Jim Harrison

Il faut s’y perdre longtemps, le poser, le reprendre, repartir dans les Sand Hills, longer le Niobrara, faire un détour par la réserve de Pine Ridge et se plonger un moment dans l’histoire tragique des Sioux Lakota pour revenir vers la famille Northridge et son destin si intimement mêlé à sa terre. Un voyage, bienvenu, loin du quotidien.

Aucun rapport si ce n’est la passion de l’auteur pour les nourritures franches et le bon vin – il vaut mieux avoir quelques provisions sous la main quand on lit Jim Harrison – une recette piquée chez Piment Oiseau (qui fait décidément diablement bien la cuisine) de poulet rôti après avoir mariné longtemps dans un bain de lait ribot parfumé d’ail et de piment, et adaptée ici à une pintade qui s’est avérée magnifiquement tendre et juteuse.

Pintade rôtie au lait ribot
  • 4 belles cuisses de pintade fermière
Marinade
  • 30 cl de lait ribot
  • 1 cs de Golden Syrup (ou miel, sirop d'érable...)
  • 1 cc de piment d’Espelette
  • 1,5 cc de sel
  • 5 gousses d'ail finement hachées
Mélanger tous les éléments de la marinade. La verser dans un sac plastique étanche (type congélation). Y plonger les morceaux de volaille. Bien répartir la marinade. Fermer hermétiquement et entreposer au réfrigérateur pour 24 à 48 heures.
Préchauffer le four à 220°C. Mettre les morceaux de volaille et leur marinade dans un plat à four, arroser d’un filet d’huile d’olive et poivrer. Enfourner pour environ 40 minutes en retournant les morceaux à mi-cuisson, jusqu’à ce qu’ils soient bien dorés (tout dépend des fours, surveillez bien la cuisson).
A déguster bien chaud, avec du riz et une poêlée de légumes, ou bien des frites et de la salade pour les plus gourmands.

15 comments:

Rosa's Yummy Yums a dit…

Oh, je rêve d'aller à Pine Ridge (j'adore tut ce qui a trait aux Amérindiens e surtout aux Sioux) et devoir ces Sand Hills! Quel paysage incroyable.

Très belle recette! Le lait ribot rend la viande si tendre.

Bises et bon WE,

Rosa

Marielle a dit…

Il a l'air sympa ce livre, tout comme cette pintade avec ces frites. Hummm !!
bises

NK a dit…

Ça donne envie ! Je ne connaissais pas la marinade au lait ribot et je crois que le poulet prévu pour ce week-end à trouver sa recette :)

C a dit…

C'est vrai que la pintade est une volaille assez sèche mais préparée ainsi elle doit trouver le moelleux indispensable à un bon plat.

Létitia a dit…

Oh merci pour le clin d'oeil je vais finir par t'inviter à la maison :-)

Babzy.B a dit…

quel plaisir ce petit extrait de Jim Harrison , ça donne en vie de lire plus loin en mangeant de la pintade ;)

Lefrancbuveur a dit…

Bonne nourriture et beaux endroits :)

Florence a dit…

Jim Harrison est mon écrivain préféré, chacun de ses livres est un voyage, géographique et humain. C'est la première fois que je vous laisse un message mais je vous lis souvent, j'aime beaucoup votre blog, et moi aussi je prends le train tous les jours pour aller travailler (mais pas à Paris). Amicalement.

Patrick Cadour a dit…

J'avais repéré cette recette chez Letitia, tu fais bien de me la rappeler...

irisa a dit…

Un plat irrésistible que j'avais vu chez Piment oiseau aussi... c'est bien que tu reprennes l'idée pour me faire une piqûre de rappel... ce sera juste bien avec 2 belles cuisses de poulet fermier ( avec 2 personnes à table c'est devenu rare de cuisiner une volaille entière )

Christine a dit…

Tout donne envie, Gracianne, comme d'habitude sous ta plume, livre, oiseau, paysage, voyage. Mmmmmm...

Gracianne a dit…

Tu sais Rosa, je ne suis pas très sure que tu aimerais Pine Ridge. Je n’y suis jamais allée, mais j’ai visité il y a longtemps une réserve indienne en Ontario, c’était un endroit très triste, loin de l’idée romantique que nous pouvons nous faire des amérindiens. La réalité est cruelle parfois.

Marielle, toi qui aimes tant lire, tu devrais te plonger dans Harrison, c’est vraiment un grand auteur. Quant à la pintade, c’est du Piment Oiseau, moelleux, savoureux, épicé, tout bien.

Réglisse, tu peux y aller en confiance, tu ne regretteras pas.

Choupette, exactement. D’habitude je préfère la pintade en sauce, le four la rend un peu sèche, mais là elle était parfaite.

Létitia, merci encore pour cette recette, et pour toutes les autres idées. J’ai idée que tes convives ne doivent pas s’ennuyer, au vu de la diversité de ce que tu prépares (fais attention aux invitations de ce genre, on ne sait jamais…).

Babzy, merci. C’était difficile de trouver un extrait, ce n’est pas un livre dont on enlève des morceaux facilement. Il faut lire plus loin, oui :)
La seule chose que je regrette avec cet extrait, c’est que la traduction soit si maladroite. Je suis dure peut-être, elle n’est pas de moi, c’est celle de l’édition française, et je ne me sens pas de taille à traduire ce genre de texte moi-même. Mais quand même, un tel auteur demanderait une traduction plus soignée. Par exemple, le red-winged blackbird n’est pas du tout un corbeau, mais un passereau à ailes rouges, et je ne crois pas non plus qu’il croasse. C’est dommage, c’est si beau en anglais.

Enrico, merci.

Florence, merci d’avoir laissé un mot pour la première fois, et bienvenue. Est-ce que dans votre train on fait aussi la fête ?
Jim Harrison, c’est vraiment un écrivain particulier. Je n’ai pas d’écrivain préféré, mais il fait partie de ceux qui m’ont le plus touchée, certainement. Je ne sais pas pourquoi je ne l’ai pas lu avant, mais peut-être l’aurais-je moins bien compris. En tout cas, je n’ai lu que trois de ses romans, il me reste donc beaucoup à découvrir et ça c’est bien.

Patrick, une recette à mi-chemin entre la Bretagne et l’Amérique, elle te plairait sans doute. C’est Mingou qui me l’a rappelée celle-ci, il y a des recettes comme ça qui sont immédiatement repérées par les gourmands.

Irisa, ah toi aussi, tu l’avais repérée donc. Ça marchera très bien avec des cuisses, j’en suis sûre.

Christine, merci, c’est sympa. Lis-le, mange la, prend un billet.

Catherine a dit…

Quelle inculte! En voyant piment oiseau, je pensais que le lait Ribot était un lait de coco ou exotique, quoique en Bretagne il y a parfois dans certains coins un microclimat!
Au fait la pintade si bonne venait-elle de chez Philippe BRARD (http://catherine-partage.blogspot.fr/2012/10/philippe-brard-profession-volailler.html)?
En tout cas ça me donne une idée de recette pour ma prochaine commande à la ruche.

Gracianne a dit…

Catherine, comme quoi on en apprend tous les jours. Non, le lait ribot c’est du babeurre, issu du barattage du lait pour en faire du beurre. Il est utilisé en boisson mais aussi en boulange et en pâtisserie, dans les pancakes par exemple. Pour ton info, on en trouve sans problème dans notre région au rayon lait frais. Sinon on peut aussi utiliser du lait fermenté hallal, c’est très similaire.

Et non, cette fois-là la pintade ne venait pas de chez Philippe, c’était une semaine sans Ruche, donc j’avais pris des cuisses fermières à l’Entrepôt. Mais tu sais que je suis une fidèle des volailles de Philippe en général.

Hélène Picken a dit…

Un bon plat de saison. Voilà une éternité que nous n'avons pas dégusté une bonne pintade. Très sympa cette marinage. Ah oui pas de ruche cette semaine... Je devrai dénicher une pintade à la petite ferme à côté de chez toi. Quoique c'est plutôt de bonne qualité à l'entrepôt.
Des bises

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