vendredi 21 octobre 2011

SNCF, c’est possible !


Oui, c’est possible de mettre de l’humanité dans cette énorme machine à balloter les travailleurs. Et on s’y emploie, toujours avec autant de gourmandise. Je ne sais plus trop à quoi on a trinqué cette fois, pas d’anniversaire, pas de promotion, juste à nous, parce qu’on le mérite. A la fin de l’été, au retour des habitudes chaleureuses, contents simplement de se retrouver, encore une fois, dans notre bulle.


L’idée, c’était de partager nos souvenirs gourmands de vacances. Que voulez vous, ça commence à s’organiser sérieusement, nos jeudi du train (qui tombent quelquefois le mardi) sont désormais à thème. Il y avait donc là un jambon fumé du Montenegro, très parfumé et ressemblant fortement à du speck, un pâté de canard au fois gras des Landes de bon aloi, du pain rustique de la Maison Kayser (mon préféré jusqu’ici), un excellent parmesan coupé en fines tranches (ainsi que du gorgonzola et un brebis corse bien élevés), le tout arrosé d’un Cahors robuste. Très typé tout ça, rustique (comme nous en fait…).

Et pour parfaire notre géographie gourmande, un farz emprunté au capitaine DelaMer, la seule recette sucrée de son blog, auquel j’avais rajouté des pruneaux et de la vanille, pour lui donner un petit côté plus féminin.


Au départ, c’est vraiment une recette d’homme : proportions et temps de cuisson au feeling et 150g de beurre salé, quand même ! Il n’empêche, cette recette de famille est délicieuse. Je n’avais jamais vu un far monter si haut la cuisson. Pas trop sucré (bien que j’aie rajouté 1 cuillère de sucre à la recette initiale), pas plâtreux comme ils le sont si souvent, avec une jolie croûte parfumée au beurre salé. C’est la deuxième fois que je le fais, j’ai donc adapté les proportions à mon goût, mais sans accroc, il a gonflé quand même. Tout est dans le maniement de la cuillère en bois et le repos de la pâte. Merci Patrick pour cette vraie recette de farz.

Farz aux pruneaux
  • 7 cuillers à soupe de farine de froment (T45)
  • 4 cuillers à soupe de sucre
  • 3 trois œufs
  • ¼ de litre de lait entier
  • 75 grammes de beurre demi-sel
  • 1 cc d’extrait de vanille maison
  • 1 bol de pruneaux dénoyautés
Dans un saladier, mélanger ensemble la farine et les œufs, pendant longtemps, très longtemps,  à la cuillère en bois. Il faut tenir la cuillère creux vers le bas, de façon à faire rentrer le plus d’air possible dans la pâte et mélanger énergiquement jusqu’à obtenir une pâte lisse, sans grumeaux et bien jaune. Je ne l’ai pas fait pendant une demi-heure, comme Patrick, je fatiguais un peu, mais pendant un bon quart d’heure au moins – ça fait les muscles. Ensuite, ajouter le sucre et l’extrait de vanille et mélanger derechef. Puis ajouter le lait petit à petit et délayer, comme pour une pâte à crêpe. Laisser reposer pendant une bonne demi-heure.
Préchauffer le four à 200ºC. Mettre le beurre dans un plat en terre et le faire fondre dans le four jusqu’à ce qu’il soit bien chaud. Sortir le plat et l’incliner dans tous les sens pour bien repartir le beurre. Y verser la pâte (sa hauteur au fond du moule ne doit pas dépasser 1 à 1,5 cm), disposer les pruneaux dénoyautés et enfourner. Au bout d’environ un quart d’heure, quand les côtés du farz commencent à gonfler, réduire la température à 180 ºC. Laisser encore cuire environ 30 minutes, jusqu’à ce qu’il soit bien doré.

Vous allez voir, il est inratable, encore délicieux le lendemain. Et cette odeur de pâtisserie au beurre salé qui se dégage pendant la cuisson, un vrai plaisir !

28 comments:

Rosa's Yummy Yums a dit…

Que j'adorerais te joindre dans ce train du bonheur (culinaire)! Ton farz est bien alléchant.

Bises et bon WE,

Rosa

Mingou a dit…

Peu importe le jour, ils sont trop bien, vos apéros du train. La SNCF devrait vraiment vous payer pour la belle pub que vous leur faites ;-)

En plus, tu as le plat qui va pile poil avec le farz (je ne sais pas pourquoi, je ne l'imagine pas dans un plat autre que celui-ci).

Babeth De Lille a dit…

gros regrets de ne pas prendre ton train!...mon dernier repas dans un TGV m'a semblé bien insipide!

Enitram a dit…

Trop chouette votre pique-nique ferroviaire au goût du sud-ouest et le farz, chut, trop bon !
Très bon week-end!

Patrick Cadour a dit…

Une recette d'homme (!), celle de ma mère et de mes grand-mères depuis au moins pfffiou générations ;-))

Pour le reste, tu as eu raison, en vrai je mets moins de beurre (surtout pour un petit farz de sept cuillers de farine), et si je brasse pendant une demi-heure, c'est avec de longues pauses.

Y'a pas tatoué "Kenwood" sur mon bras... (mais un coeur où est inscrit : "Tout à toué ma sirenne bifide-biraisin", le tatoueur de Roscoff était aussi ivre qu'analphabète)

Actuellement, je fais des versions rhum-raisins, et lorsque je le pratique aux pruneaux, je les fais gonfler dans un peu de thé et d'armagnac. J'utilise des pruneaux entiers, ils diffusent plus de saveur, et on peut faire un concours de cracher de noyaux, c'est super divertissant dans un train, en plus. Avec des tranches de pomme, comme pour une tarte, il est top aussi, elles flottent à la surface et caramélisent dans le beurre.

Il y a deux autres desserts sur CdM, un farz à la poêle et en morceaux (celui-ci est une tradition masculine, il n'y avait pas de four dans les bateaux ou sur les îles) et un flan aux algues dont la réalisation prend au moins un mois.

J'ajoute que je suis toujours très touché lorsque quelqu'un reprend cette recette qui a marqué mon enfance, et encore plus lorsque c'est toi. Merci.

Pascale (Snapulk) a dit…

Tes apéros du train vont devenir légendaire! Je continue à me demander s'ils vont donner des idées à d'autres, puis d'autres, ce serait bien!
Je ne l'ai pas encore essayé ce farz, encore une découverte qui me reste à faire!
Bises

doro a dit…

bonjour, je suis une lectrice assidue de vos recettes et ...toute la famille les adorent.
je me permets un commentaire parce que je viens d'ouvrir une boutique online de vente d'huile d'olive de Sicile, où nous habitons. si vous etes intéressées, n'hésitez pas à venir voir www.madeinsicily.fait-maison.com .

La cuisine des 3 soeurs a dit…

Tu me fais regretter de ne pas prendre le train plus souvent.

Mingou a dit…

Oh ben je vais en faire un aux pommes alors :-)

(En attendant, j'ai fait ton super gâteau aux pommes aujourd'hui, et ma tata bretonne l'a trouvé très bon, on se demande bien pourquoi :-))

Edda a dit…

Je suis époustouflée de ce que vous arrivez à faire dans cette "machine", on sent la conviviailité jusqu'ici. Merci aussi pour cette belle recette, qui fait du bien :-)

Mercotte a dit…

Je n'en reviens pas de tes aventures ferroviaires, en tout cas je trouve ça génial ! ma résidence secondaire à savoir le TGV ne me permet pas ce genre de choses ce ne sont jamais les mêmes gens !

Emily a dit…

Ces voyages culinaires me font rêver - partager des plats délicieux entre amis, c'est ce qu'il y a de meilleur. Recette d'homme ou de femme, qu'importe, ce farz a l'air magnifique.

Cécile a dit…

J'applaudis vos us et coutumes hebdomadaires, le partage et la convivialité sont des valeurs à cultiver précieusement (je m'en aperçois plus que jamais depuis que je vis ici).
Le capitaine et toi me donnez très envie de tester cette recette familiale (une recette d'homme transmise par des générations de femmes, what else!), les pruneaux préalablement trempés ds de l'Armagnac me semblent être une idée fameuse (et je ne parle même pas du cracher de noyaux;-)) mais la version aux pommes me tente diablement. Ma maman a le même moule que toi, dois-je attendre d'aller chez elle pour réaliser ce gâteau?????
Belle semaine à vous tous, co-équipiers ferroviaires compris!

Paprikas a dit…

Moi je dis que la SNCF rate une occasion en or de ne pas venir voir ce billet, ils peuvent faire une pub d'enfer avec ce concept :p

Lefrancbuveur a dit…

Je voudrais voyager avec toi :) Meme mon dernier billet est lié au trains si tu veux...
Ciao

Enrico

Hélène Picken a dit…

La honte, je n'ai jamais préparé de farz de ma vie. La version rhum-raisins me tente bien.
Vous allez finir par lancer un mouvement à la SNCF avec vos apéritifs. Tu reprends ta voiture en arrivant à la gare?

Bridget a dit…

J'adore ton train! J'en parlais justement l'autre jour à ma fille qui cette année le prend aussi pour rejoindre sa fac!!
Pas d'alcotest dans le train, ça pourrait faire une bonne campagne de pub, ahah!!
Quand au far, tu as une telle façon de le présenter que je vais courir acheter des pruneaux pour le faire ce soir!
Quel talent, cette Gracianne!!
Happy week!

Gracianne a dit…

Bridget, merci. J’oubliais que tu vois passer mon train depuis chez toi. La prochaine fois on te fera un coucou.

Hélène, faut pas croire, moi je ne bois que du jus d’orange…

Enrico, une inspiration ferroviaire chez toi aussi, on dirait.

Nadia, je ne sais pas trop s’ils apprécieraient en fait. Enfin, tant qu’ils ferment les yeux…

Cécile, t’inquiète pas, on cultive :) Moi aussi j’ai très envie d’essayer la version aux pommes. Quant au cracher de noyaux, je laisse ça a Patrick, je crois qu’on est déjà assez dissipés et bruyants comme ça. Pour le plat, Patrick disait une « case » en terre. A toi d’imaginer ce que ça veut dire ; il suffit d’avoir un plat un peu profond à mon avis.

Emily, si ça peut faire rêver, tant mieux, autant faire envie que pitié.

Mercotte, tu ne prends pas le TGV aux bonnes heures. J’ai entendu dire que les passagers réguliers du TGV ont eux aussi des habitudes très conviviales et font régulièrement des pots en fin de semaine. Ils ont le temps, eux aussi.

Edda, ouh la, je vais leur dire à mes copains qu’on est époustouflants :)

MM, lequel gâteau aux pommes ? Celui avec plein de beurre ½ sel dessus (spécial Tata bretonne) ?

La cuisine des trois sœurs, ne regrette rien va ! Je ne parle en général que des bons moments.

Pascale, il y a d’autres groupes qui font ca bien sur, j’en entends parler même si je ne l’ai jamais vu faire. Mais tout un train en train de faire la fête, ce serait peut-être un peu pénible à la longue. Il faut que ces moments là gardent un peu de rareté.

Patrick, je disais ça à cause de l’imprécision des temps de cuisson et des mesures, mais bon, j’aurais tout aussi bien pu dire une recette de grand-mère, au moins dans la tienne la température du four est indiquée.
Pour le cracher de noyaux, je passe, je crois qu’on se ferait lyncher…
La prochaine fois je l’essaie aux pommes, je n’ai pas fini de faire des farz.
Et c’est moi qui te remercie. Si les blogs servent à quelque chose, c’est au moins à ça, à la transmission - pas forcement du patrimoine, mais de l’émotion, du ressenti. Et dans ta recette, il y avait tout ça.

Enitram, Babeth, c’est drôle comme nos pique-niques ferroviaires enthousiasment. Pensez-y, la prochaine fois que vous prenez le train : emportez un pique-nique mémorable et partagez avec vos voisins.

MM, non, pas nous payer, mais nous donner des trains plus modernes, climatisés, et si possible avec des tablettes pour poser nos affaires. Ca serait bien. Quant au plat, c’est un hasard. Patrick disait une « case en terre », j’ai pris le seul plat de terre cuite qui ait la bonne dimension, un plat espagnol, donc rien à voir avec les farz. Mais effectivement, on le dirait fait pour ça.

Rosa, tes recettes y feraient certainement sensation !

Unknown a dit…

ca rend les trajets en train plus agréable!

vero a dit…

Aussitot vu,aussitot fait,en cette semaine de vacances j ai teste cette recette,c est vraiment bon.Je l ai realise dans mon kenwood avec le fouet en forme de "K" la pate etait tres bien merci.

Gracianne a dit…

Merci a toi vero. Je disais bien qu'elle etait inratable cette recette - meme sans la cuillere en bois on dirait...:)

Riane a dit…

La SNCF comme ça, j'en rêve.
J'ai jamais réussi à réunir toute une équipée dans un train mais je me souviens d'un trajet à deux où l'on s’est chouchouté (pain à la semoule frais du jour, gouda au cumin, serrano et une belle part de gâteau au citron, avec une thermos de thé pour accompagner.) Le trajet est illuminé de toutes les précautions dont on l'entoure!

Marielle a dit…

Je ne t'envie pas les heures de train, la cohue, les jours de gréve, etc... mais qu'est ce que je t'envie ces rencontres, ces amitiés partagées et ces petits casses croûtes du train, ces gourmandises échangées avec bonheur et qui mettent un peu de gaité dans les trajets

Gracianne a dit…

Riane, tu vois, il suffit de peu pour rendre les choses possibles. Le goût pour la bonne chère étant ce qui lie le plus les humains.

Marielle, plus que de gaieté, c’est de franche rigolade qu’il s’agit souvent. Et ça fait du bien, le reste n’existe plus soudain.

Dans ma cuizine a dit…

Ca me fait plaisir de voir une recette de farz avec le sucre et la farine indiquées en cuillères, comme dans la recette de ma grand-mère !

Claire a dit…

Ouais, c’était trop bon, ça valait le coup de se défoncer le bras ;-)
Il a super bien gonflé, et le beurre salé c’était un délice.
Par contre je suis trop scientifique pour aimer les recettes en cuillères à soupe: si à l’occasion tu pèses les tiennes, ça m’intéresse (j’ai trouvé 115 g de farine et 65 g de sucre).

Gracianne a dit…

Hello Claire,

Tant mieux, mais ça ne m’étonne pas de toi. Et ce n’est pas moi qu’il faut remercier, mais Patrick et ses aïeules qui nous l’ont transmise.
Quant à l’esprit scientifique, il faut croire qu’elles ne l’avaient pas trop non plus, ou bien qu’elles n’avaient pas de balance - comme disent les marocains « ton œil, ta balance ». Mais promis, la prochaine fois que je le fais, je pèse les ingrédients (moi j’utilise toujours les mêmes cuillères mesure américaines, c’est relativement précis quand même).

Kalinka la chtimie a dit…

un magnifique far

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